Résumés par intervenant > Popescu Jourdy Dana

Cartographier un campus universitaire pour mieux identifier son affordance en termes d'inclusion
Stéphanie Dumas Reyssier  1, 2@  , Stéphane Simonian  2  , Dana Popescu Jourdy  2  
1 : Education, Cultures, Politiques  (ECP)
Université Lumière-Lyon 2
2 : Education Cultures Politiques
Université Lumière - Lyon II

Envisager l'environnement de travail des étudiants comme un ensemble de possibilités d'actions et d'apprentissage, pose la question de la perception de son accessibilité par les étudiants (axe 3). Cette dernière peut être étudiée en termes d'affordances comprises comme un champ d'opportunités pour l'action (Heft, 1988), à l'intersection de "facteurs environnementaux" et "personnels", où se situe "l'activité" du sujet (Laviollet & Maniquet, 2022), où se joue des "habitudes de vie" universitaire (Fougeyrollas, 2010).

Cette étude se focalise sur les espaces fonctionnels mis à la disposition des étudiants (bibliothèque, espace de travail, etc.) à partir de l'expérience des étudiants pour documenter les dimensions physiques, sociales et culturelles de ces espaces (Gibson, 1979 ; Morgagni, 2011 ; Simonian, 2022). L'accessibilité est comprise comme un couplage entre des expériences de vie des étudiants et des espaces institutionnels qui participent à construire un cadre de pratiques (Goffman, 1991). Pour analyser ce couplage, une méthode en deux temps a été mise en œuvre : une description ethnographique des espaces fonctionnels offerts par une institution universitaire et l'investissement de ces lieux par des étudiants par une approche "mobile" (parcours commenté, Desprès, Lord & Negron-Poblete, 2019). Il s'agit de référencer les pratiques sensibles du campus via les « espaces de vie étudiants » identifiés par l'université (invariants institutionnels) ; leur observation à la lecture d'une grille d'accessibilité (invariants liés à d'accessibilité des espaces physiques) ; l'observation de l'activité étudiante (vérifier l'affordance réelle de ces espaces via un codage de perception[1]). Enfin, la réalisation de parcours commentés (10 étudiants) permet de « retracer une journée type » suivant les buts poursuivis par les étudiants en lien avec les affordances mobilisées parmi l'ensemble du "paysage d'affordances disponibles" (Choquet, 2020) ; les obstacles et facilitateurs identifiés.

Les premiers résultats, issus de l'enjeu 2[2] du projet interdisciplinaire « Université Inclusive » porté par l'université Lyon 2, montrent un paradigme de l'inclusion à l'université Lyon 2 qui comporte des éléments discursifs disparates et, parfois, contradictoires. Sur les 28 « espaces de vie étudiants » identifiés comme autant de possibilités de travailler, se socialiser, se restaurer, se reposer, etc., la plupart de ces invariants institutionnels sont perçus par les étudiants comme des affordances catachrétiques, détournant ces lieux de vie de leurs fonctions initiales pour répondre à leurs propres besoins. Les parcours commentés montrent des difficultés d'accès à ces différents espaces et la nécessité pour les étudiants d'anticiper leur venue en prenant connaissance en amont de leur cartographie pour optimiser leurs déplacements. Cette anticipation ne semble pourtant pas suffisante, en particulier lorsque les étudiants sont empêchés physiquement. De manière générale, il est constaté des stratégies d'évitement dans les interrelations avec l'espace sensible du campus.

[1] 0 : pas de perception de l'espace ; 1 : perception fonctionnel tel que prévu par l'institution, 2 : perception catachrétique par l'étudiant qui détourne la fonction de l'espace tel que prescrite par l'institution.

[2] Enjeu 2 : « cartographier le campus de Bron d'après l'expérience des lieux étudiants » qui regroupe des chercheurs en sciences de l'éducation et infocom



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