Résumés par intervenant > Blasco Muriel

Cette communication vise à soumettre à la réflexion collective un projet de recherche concernant des élèves non-verbaux, le plus souvent atteints de troubles du spectre autistique. Nous émettons l'hypothèse qu'une approche plastique incitative qui passe par l'expérience et le langage artistique peut être une alternative à la communication verbale défaillante de ces élèves.

Il s'agit de rechercher les conditions susceptibles de promouvoir leurs développements et leurs évolutions personnelles au sein de l'école en s'appuyant sur des propositions pédagogiques issues de la didactique des arts plastiques (Espinassy, 2016, 2019) dont nous proposons d'étudier les spécificités considérées ici comme source de développement de la communication adaptables aux besoins de tous les élèves, avec ou sans handicap (Gombert & Faure, 2020) : gestes professionnels, pédagogie, didactique, outils, modalités de travail... Plus spécifiquement, il s'agira alors d'étudier le rôle des situations incitatives plastiques sur l'acquisition des savoirs fondamentaux communicationnels des élèves non-verbaux.

L'expérience plastique, le rapport à la matière, à l'espace, au sensible, à la création, favorisent-ils le développement des processus cognitifs de tous (Eschenauer, 2018) ? Peuvent-ils conduire les élèves à produire des formes langagières qui transcendent le verbal (visuelles, plastiques, musicales, théâtrales, etc.) ?

Ce projet de recherche collaborative s'appuie sur un dispositif de formation continue des enseignants ordinaires et spécialisés du premier et second degrés de la circonscription ASH Marseille. Un groupe de travail réunissant des coordonnateurs d'ULIS et d'enseignants d'UE réunit environ 25 enseignants et a pour objectif d'investir une approche communicationnelle alternative au langage verbal passant par l'expérience plastique. Ce travail de compréhension des processus d'enseignement-apprentissage et de l'accessibilité du langage devrait permettre à ces enseignants d'être des personnes-ressources dans leur établissement pour favoriser la diffusion des pratiques évaluées comme étant efficientes pour tous, en visant les compétences fondamentales communicationnelles (s'exprimer ; établir une relation avec ses pairs).

Un regard croisé avec des spécialistes de ces troubles sera nécessaire pour affiner les analyses qui découleront de ce dispositif de recherche collaborative mené en sciences de l'éducation et de la formation. Nous sommes dès à présent curieuses de l'appréciation de collègues issus d'autres champs scientifiques à propos de ce projet.