Résumés par intervenant > Javelle Aurelie

« Faire sens » en école supérieure d'agronomie
Aurelie Javelle  1, 2@  , Jean-Marc Depierre  3  
1 : UMR INNOVATION
L'Institut Agro Montpellier SupAgro
2 : Institut Agro Montpellier
Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement
3 : Institut Agro Montpellier
Unité Langues & Cultures

Force est de constater que nos repères sont de plus en plus souvent bousculés et, avec eux, le sens que nous donnons à nos actions individuelles et communes. Les questions agroenvironnementales, par exemple, reflètent l'incertitude et la complexité croissantes avec lesquelles nous devons apprendre à vivre. De fait, se pose de question pour tout.e enseignant.e aujourd'hui de savoir comment accompagner l'étudiant.e à faire face à cette instabilité ? Quelle cartographie, quelle boussole proposer à une jeunesse en quête de sens pour l'aider à trouver un chemin intégrant ses envies, ses buts, ses valeurs ? Le simple empilement de savoirs ne suffit plus, il ne s'agit plus simplement d'enseigner mais avant tout d'accompagner l'étudiant dans un processus pédagogique où le sens donné aux apprentissages lui permettra de développer des savoirs. Il nous semble que ces savoirs sont d'autant plus pertinents qu'ils s'élaborent de manière inclusive et donc sensible et incorporée (Csordas, 1990). Avec la question du sens, s'invite alors celle dessens, des affects (Buscaglia, 1972) et de l'expérience directe du monde, aujourd'hui encore plus qu'hier, qui nous semble nécessaire dans tout projet pédagogique digne de ce nom.

Cette communication se propose, au travers de deux regards croisés mais complémentaires, de partager perspectives et approches pédagogiques sur la façon dont on peut s'emparer de la question de la création dynamique de sens dans une école supérieure d'agronomie. Plus que des réponses, il s'agit avant tout d'essayer de se poser les bonnes questions en développant une cartographie du sens et du sensible selon les axes suivants : Quelle boussole l'enseignant.e de 2024 peut-elle.il utiliser pour explorer de nouvelles voies en sortant des dualismes naturalistes : nature/culture, sauvage/domestique mais aussi corps/esprit ? Comment développer une pédagogie inclusive au sens où il s'agit d'entremêler –et non les opposer (Compagnone et al., 2018)– les compétences rationnelles au développement de capacités d'observation sensible, de décentrement (Vandamme, 2017) et d'empathie envers les non-humains ? Quelle place donner à la dimension émotionnelle, au ressenti, à l'intime dans nos pratiques pédagogiques ? Et comment intégrer ses dimensions sensibles (dans tous les sens du terme) ? Comment aider les étudiant·es à dépasser les constructions ontologiques naturalistes occidentales (Descola, 2005) pour inventer de nouvelles relations au monde, notamment en développant une capacité de décentrement envers les non-humains ?

Nous tenterons de répondre à ces questions en présentant nos expériences respectives. Nous explorerons une pédagogie basée sur une méthode que nous appelons « COMPASS » qui se propose de participer à la création de sens en intégrant de manière dynamique Créativité, Originalité, huManisme, Positivisme, Art, Savoir et Sensibilité pour faciliter le développement de savoirs, ainsi que sur une approche psychocorporelle (Javelle, 2018) mise en application dans un projet pédagogique sur le sol.



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