Le Collectif de Recherche en Education et Formation (COREF) « La Cité et l'eau » de l'INSPE de Bretagne s'inscrit dans le couplage d'un projet européen Erasmus+ mis en place à l'Ecole du Petit-Paris à Brest et du projet ANR « Lab In Virtuo » https://anr.fr/Projet-ANR-20-CE38-0016) sur l'histoire des paysages culturels sensoriels.

Les objectifs présentent un double aspect :

i) interroger dans un mode pluridisciplinaire (histoire, développement durable, SVT, physique- technologie) les rapports des sociétés humaines à l'eau (et, en particulier, dans le contexte de l'anthropocène et du réchauffement climatique) au travers d'études de cas qui présentent une richesse sur la longue durée historique.

ii) transposer ces questionnements en classe, la polyvalence et l'approche par projet placées au cœur des apprentissages, pour produire des outils didactiques à destination de la FodeFo et des étudiants de master MEEF Professorat des Ecoles.

Ce contexte se traduit par une Unité d'Enseignement « Initiation à la recherche » dans le Master MEEF PE à Brest. La grande diversité des parcours professionnels des étudiant.es du Master MEEF comme de celle des milieux sociaux des élèves du Petit-Paris implique nécessairement la prise en compte de la dimension inclusive.

L'hypothèse que nous souhaitons présenter dans cette communication est que :

- l'expérience corporelle et sensorielle commune (élèves/étudiant.es et enseignant.es) "hors-champs" (outdoor) d'une activité située dans un paysage culturel sensoriel peut contribuer à la construction d'une « empathie scolaire », présentant des analogies avec l' « empathie historique » (voir bibliographie associée et jointe).

- la construction de cette « empathie » présente des effets d'inclusion sous la forme d'un partage de la compréhension de l'altérité proche (ici et maintenant : les élèves/étudiant.es et enseignant.es d'une même classe, d'une même UE) mais aussi lointaine (maintenant/ailleurs, avant/ici, avant/ailleurs).

Pour démontrer la validité de cette hypothèse, nous discuterons les concepts de « paysage culturel sensoriel », d' « empathie scolaire » (en tant qu' extension de celui d' « empathie historique ») à partir d'une synthèse des travaux dans ce domaine croisée avec les concepts de « lieu de savoir » (Jacob), de « perception de l'environnement » (Ingold) comme d' « Ecoumène » (Berque) qui nous semblent particulièrement pertinents pour aider à caractériser et définir les contours d'une « empathie scolaire ».

Par ailleurs, nous présenterons les résultats préliminaires obtenus en juin 2024 de l'analyse de des données collectées auprès des étudiant.es du Master MEEF (leurs productions : en terme de problématique de recherche, de scénarios pédagogiques pour l'école ; questionnaire ; entretiens semi-dirigés) en vue de vérifier en quoi effectivement une « empathie scolaire » a été construite ou non par les étudiants à partir d'une situation sensorielle organisée dans un système lavoir/fontaine restauré récemment sur le travail des lavandières. Le principe étant d'interroger le lieu d'un point pluridisciplinaire, de collecter des données (images, sons, croquis, idées, etc.) et de vivre certains gestes des lavandières (à genoux, plonger le linge dans l'eau, le frotter ; l'essorer; le porter sur une longue distance).

En conclusion, nous donnerons les axes de travail pour l'année 2024-2025 en intégrant une expérimentation en EVIRS (Environnement Virtuel Intelligent Réaliste Sensoriel) à partir de la numérisation du plan-relief de Brest (1807-1811) présent au Musée des Plans-Reliefs à Paris.