Le « corps » prend sa place dans la relation et l'évaluation
Gaelle Assoune  1@  
1 : Rectorat de l'académie de Nice
Association BE-N-Joy

Pendant deux ans, en classe de français, il a été mis en place un système d'évaluation des items de fluence, de vocabulaire, et de compréhension d'élèves de 6e en Collège REP + à Nice. Cette évaluation est basée sur la méthode de recherche translationnelle en éducation. Les objectifs de ce projet sont d'évaluer le niveau des élèves, suivre leur progression, les faire atteindre le niveau requis ; construire des groupes à besoins par période ; élaborer des stratégies de remédiation ciblées, basées sur l'ingénierie en neuroéducation, les IA ; construire un accompagnement personnalisé de l'élève ciblé ; développer les compétences psychosociales des élèves et de l'enseignant.

Le levier principal de cette expérimentation est la relation complexe de caring entre l'enfant et l'adulte dans le processus d'enseignement et d'acquisition des apprentissages. L'utilisation de l'IA comme Lalilo, ou TACIT permet de dégager du temps pour l'accompagnement personnalisé. Les stratégies de remédiation permettent de transposer les compétences des élèves dans des projets design thinking ou de mises en situation. L'espace est utilisé comme un moyen de se réapproprier son corps, et de construire son identité tout en développant des compétences psychosociales et disciplinaires ; pour ce projet, notamment les compétences orales langagières qui nécessitent le développement de la motivation intrinsèque, de la confiance en soi et envers les autres à travers l'appropriation de la voix et du corps.Des exercices de respiration, de qi gong, de mouvements du corps, permettent de recréer un espace de sécurité affective, selon les théories de l'attachement, qui vont aider le cerveau à se développer (épaississement du cortex préfrontal, autorégulation de l'amygdale, grossissement de l'hippocampe, développement de la matière grise). L'hypothèse est de pouvoir développer l'empathie à travers l'acquisition des fonctions exécutives, et inversement. Cette interdépendance entre ces fonctions, née de l'interconnexion neuronale proche dans les aires de développement du cerveau, est accentuée par la relation de caring, et l'autorégulation émotionnelle.

En créant un modèle de « structure de cours » basé sur les cogniclasses, développées par l'équipe de Jean-Luc Berthier, il a été possible de le transposer sur tous types de formations. Ce modèle est basé sur plusieurs étapes : 1 consigne, 1 objectif ; une hybridation de formes scolaires adaptées, des ateliers d'autonomie pour impliquer activement l'élève, un feedback proche, des répétitions en dehors du temps classe. Pour réussir toutes ces étapes, il est nécessaire de développer la coéducation, la communication non violente, et d'adapter le rythme scolaire imposé au bien-être de l'enfant et de l'enseignant. En d'autres termes, de co-construire un espace sécurisant d'un point de vue géographique mais aussi relationnel.

 In fine, il n'a été que possible dans un premier temps, sur deux ans de tests, de mettre en place l'évaluation des compétences disciplinaires, pour mesurer l'effet des stratégies de remédiation basées sur la relation de caring. Dans un deuxième temps il était prévu, mais pas encore fait, d'essayer de mesurer l'impact de la relation sur les résultats obtenus. Le projet était de suivre la cohorte d'élèves d'année en année et de construire les outils d'évaluation. 



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